Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe.
Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe. © Franck Castel/MaxPPP

En poste depuis une décennie, Jack Lang va être maintenu à la présidence de l'Institut du monde arabe jusqu'à mars 2026. Le haut conseil de l'institution, convoqué le 20 décembre, sera appelé à enregistrer cette validation statutaire. Depuis le 6 mars 2023, l'ancien ministre de la culture avait dépassé le terme officiel de son mandat, et exerçait ses fonctions en dépit des incertitudes juridiques. Au terme d'un examen approfondi des statuts de ce centre culturel, l'ancien secrétaire général de l'IMA Jean-Michel Crovesi, désormais directeur général du Hangar Y, avait préconisé une officialisation avant le 31 décembre. Cette échéance couperet a convaincu Emmanuel Macron de ne plus différer sa décision.

Stratégie payante

Avec ce choix, le président de la République met un terme à une compétition informelle lancée, fin 2022, par plusieurs candidats briguant la succession de Jack Lang, âgé de 84 ans. En juillet, après des mois d'intrigues et une longue attente, le plus déterminé d'entre eux, Jean-Yves Le Drian, âgé de 76 ans, avait fini par renoncer. L'ancien ministre de la défense, puis des affaires étrangères, avait reçu, comme un lot de consolation, la présidence de l'Agence française pour le développement d'Al-Ula (Afalula). En parallèle, le diplomate arabisant François Gouyette, arrivé au terme de sa mission d'ambassadeur de France en Algérie, avait tenté de faire valoir ses qualités d'homme de culture (LL du 21/02/23). En vain.

Tout en surveillant de près ses concurrents, Jack Lang a poursuivi ses voyages tout au long de l'année, et impulsé une programmation pour 2024. Cette stratégie s'est révélée payante puisqu'en définitive, Emmanuel Macron, considérant le soutien apporté par les dirigeants de l'Arabie saoudite à Jack Lang, a opté pour le statu quo. 

Daniel Bernard
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