Candidate malheureuse à la primaire socialiste, Martine Aubry est parvenue à placer ses fidèles à des postes stratégiques au sein de l'équipe de campagne de François Hollande. Surtout, elle a gardé la main sur le Parti socialiste, qu'elle dirige depuis 2008, ce qui lui a permis d'avoir le dernier mot concernant les investitures aux prochaines législatives de juin 2012, et d'imposer ses proches et ses alliés. La fille de Jacques Delors n'a donc rien perdu de son influence. Briguera-t-elle Matignon, en cas de victoire socialiste à la présidentielle ? Ou, forte de son carnet d'adresses dans les milieux culturels et les médias, demandera-t-elle le ministère de la culture ?

Un retour au ministère de l'emploi n'est pas non plus exclu, tant Martine Aubry a privilégié les profils engagés dans le social pour constituer sa garde rapprochée. En témoigne la présence de Jean-Marc Germain, "coresponsable des 35h", ou de Pierre de Saintignon, qui fut l'orfèvre du RMI auprès de Michel Rocard. Même chez les grands patrons, ses réseaux passent par le canal social, comme dans la Fondation agir contre l'exclusion (FACE) qu'elle a créée en 1993 et qui est présidée aujourd'hui par Gérard Mestrallet.

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